Le maquillage à travers le monde : une histoire de civilisation
Comment se maquillait-on dans l’Antiquité ? Existe-t-il encore des traces de ces pratiques dans nos routines beauté ? Est-ce que les femmes du monde ont une perception identique du maquillage ? Utilisent-elles les mêmes produits que nous ?
Comme Élodie Carpentier, co-fondatrice de la marque Le Rouge Français et férue de biotechnologie ainsi que d’histoire de l’art, nous cherchons à répondre à toutes ces questions. Voyons également comment il est possible de s’inspirer des cultures du monde entier pour créer des cosmétiques qui sont en accord avec les aspirations et les préoccupations écologiques et sociales contemporaines.
Des gestes et des symboliques variables selon les cultures
Est-ce que se maquiller signifie toujours s’embellir ? Si les ingrédients diffèrent en fonction des lieux, qu’en est-il des manières de se colorer le corps ou le visage ? Y a-t-il des civilisations où les femmes ne se fardaient pas ?
Les pratiques des anciens Égyptiens, Grecs et Romains
Les techniques de maquillage antique les plus connues sont celles des Égyptiens, notamment grâce aux descriptions et images populaires de la reine Cléopâtre qui ont circulé pendant des siècles. Ce que l’on sait moins, c’est que les hommes aussi se fardaient, car il s’agissait à la fois de se protéger contre les éléments, de montrer son appartenance à une classe sociale et d’exposer des symboles.
Les archéologues ont retrouvé des statues et des peintures qui illustrent les gestes exécutés par les Égyptiens ainsi que des visages maquillés. De plus, ils ont exhumé dans les tombes des récipients qui contenaient encore les produits cosmétiques : des flacons avec des fards, des parfums ou des onguents, des boîtes à compartiments pour les conserver, etc.
Les teintes des fards, sous forme de poudre ou de pâtes, étaient principalement blanches, grises, noires ou vertes. Elles étaient appliquées sous la forme d’un trait qui allongeait l’œil vers l’extérieur et l’intérieur. Il existait toutefois des formes variables et différentes épaisseurs en fonction des dynasties. Les couleurs des fards, quant à elles, étaient liées aux croyances religieuses : le vert était associé à Horus et le noir à Ra. En outre, les Égyptiens recherchaient également des moyens thérapeutiques pour protéger leurs yeux et récitaient des prières lors de la préparation des fards. Dans la mythologie, Seth blesse en effet Horus à l’œil et celui-ci se soigne avec du fard brillant.
Les femmes relevaient aussi leurs joues et leurs lèvres avec de l’ocre rouge ce qui contrastait avec la blancheur du teint obtenue avec de l’albâtre et du lait d’ânesse. Les mains et les ongles, quant à eux, étaient colorés au henné.
Par la suite, les Grecs et les Romains relèguent le maquillage au second plan. Il devient l’attribut des prostituées qui parent leurs pommettes, leurs yeux, leur peau et leurs lèvres avec toutes sortes de minéraux, végétaux et substances animales tels que la céruse, des fruits, du safran ou de la cendre. La peau devait être blanche, les lèvres rouges et les yeux noirs.
Le savoir-faire des civilisations asiatiques, précolombiennes et africaines
Les autres civilisations en Asie, en Amérique et en Afrique utilisaient et bien sûr utilisent encore du maquillage avec des techniques et des symboliques diverses.
Dans l’histoire du Japon, nous connaissons le raffinement du maquillage des geishas. Le visage et la nuque sont entièrement teints, autrefois avec de la céruse qui contenait du plomb, aujourd’hui avec de la poudre de riz. Avant les rouges à lèvres modernes, les femmes déposaient sur leurs yeux, leurs lèvres et leurs joues du rouge fabriqué à partir de cochenilles broyées ou d’une plante appelée beni-bana. Viennent ensuite les sourcils et le contour du regard par le biais de bâtonnets de charbon ou de khôl.
Du côté de la Chine, on considère que santé rime avec beauté. Le corps doit être en harmonie entre l’intérieur et l’extérieur : nourrir la peau et l’embellir revient à la même chose. Les fonds de teint et les poudres protègent donc la peau tout en masquant les imperfections. Les Chinoises rehaussent également leur teint et leurs lèvres avec du rouge sur les joues en signe de bonne santé et d’une convenable circulation de l’énergie vitale. Traditionnellement, le rouge à lèvres était fabriqué avec du vermillon, de la graisse et des parfums, et le fond de teint avec de la céruse ou du gel issu d’un champignon qui éclaircit la peau.
Pour mettre en valeur leurs yeux, elles utilisent de l’eyeliner, des fards et du mascara afin d’obtenir un regard électrique, séduire et donner une impression de dynamisme. Enfin, dans la Chine ancienne, les femmes de rang social élevé peignaient ou collaient des ornements sur leur front, avec des plumes, des arêtes, de la feuille d’or, etc.
En ce qui concerne les peuples autochtones d’Amérique et d’Afrique, plus que de maquillage il faudrait parler de peinture corporelle. Le bleu des Mayas est par exemple très caractéristique. Composé d’indigo, de plusieurs autres plantes et d’argile, il était utilisé pour colorer les victimes lors des sacrifices.
Chez certaines ethnies d’Afrique, le maquillage du visage est un langage à part entière. Il permet de repérer le groupe, la classe sociale et la tranche d’âge auxquels appartient le sujet. C’est ainsi le cas chez les Noubas au Soudan.
Des sources d’inspiration inépuisables
Nous le voyons, les différentes civilisations qui peuplent et ont peuplé la terre ont développé des pratiques incroyablement riches pour paraître, symboliser et montrer leur appartenance. Élodie Carpentier, co-fondatrice du Rouge Français s’inspire de cet héritage lors de la création de ses produits.
Mille et un pigments végétaux
Pour commencer, les pigments eux-mêmes ont une histoire inspirante et il est intéressant de redécouvrir leur beauté et leurs bienfaits. Citons d’abord l’indigo, que nous avons évoqué avec le “bleu maya”, mais qui a aussi conquis toute la planète. Il s’agit à la fois d’un arbuste que l’on nomme indigotier, indigo des teinturiers ou indigo des Indes, et d’une couleur bleu-violet que l’on obtient à partir de cette même plante. Celle-ci produit également toute gamme de teintes plus ou moins claires. Les femmes d’Afrique notamment coloraient leurs cheveux et leur corps d’un noir profond grâce à elle. C’est pourquoi Le Rouge Français l’utilise très largement et plus particulièrement dans sa gamme Indigo Céleste. Destinée aux yeux, cette dernière propose du mascara, de l’eyeliner ainsi qu’un crayon khôl.
Voyageons désormais en Amérique du Sud et aux Caraïbes. Imaginez une plante qui sert à peindre les corps, aromatiser les plats, guérir en médecine traditionnelle, protéger du soleil, éviter les piqûres d’insectes et qui entre dans la composition d’une boisson chocolatée. Une telle merveille existe bel et bien ! Le roucou, ou roucouyer, qui est un arbuste tropical, réussit toutes ces prouesses. Il n’est donc pas étonnant que Le Rouge Français l’intègre dans l’une de ses collections de rouge à lèvres appelée Rouge Tinctorial.
Un imaginaire mythique et des techniques de beauté ancestrales
Outre l’aspect physique des coutumes du monde entier, la start up a également pour objectif de véhiculer un imaginaire à travers ses produits de beauté. Car se maquiller c’est à la fois suivre les traces de nos ancêtres, mais aussi se découvrir en se réinventant.
Convoquons deux sources de fascination qui mêlent histoire et mythologie : la Grèce et l’Égypte. La première a inspiré l’appellation des produits de la gamme Indigo Céleste du Rouge Français notamment grâce à l’histoire d’Andromède. Nous retrouvons ainsi le nom de sa mère Cassiopée, qui déclara que sa fille était plus belle que les Néréides. Ceci rendit les nymphes folles de rage. Elles demandèrent à Poséidon de les venger et celui-ci expédia un monstre marin pour déclencher de violentes tempêtes. Son père, Céphée, dont le nom est utilisé pour l’eyeliner noir de la collection, consulta les oracles et enchaîna sa fille à un rocher pour la sacrifier en la donnant en pâture au monstre. Persée, qui a quant à lui inspiré l’eyeliner pourpre, arriva alors pour tuer le monstre et épousa Andromède.
En ce qui concerne la civilisation égyptienne, deux figures ont brillé par leur beauté légendaire : Nefertiti et Cléopâtre. Le nom de la première signifie d’ailleurs “la belle est venue”. La deuxième est également connue pour ses liaisons avec Jules César et Marc-Antoine puis pour sa fin tragique. Elles étaient toutes deux attentives à conserver leur jeunesse par le biais de nombreux soins comme le beurre de karité, l’aloe vera, l’huile végétale, les herbes aromatiques, etc. Les produits de la gamme Rouge To Go ont été nommés en leur honneur.
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Rouges
Le Rouge Maunaloa
45€ -
Cheek & Lip
Cheek & Lips Néfertiti
29€
Création d’un maquillage actuel pour toutes les femmes
Si Élodie Carpentier s’inspire des différentes civilisations du monde, elle donne une touche de modernité aux cosmétiques pour les faire correspondre aux exigences et aux besoins des consommatrices actuelles ainsi qu’aux enjeux contemporains.
La technologie au service des consommatrices
De grandes marques ont façonné le monde de la cosmétique depuis le début du XXe siècle. De nombreuses innovations voient le jour d’année en année. Par conséquent, les consommatrices se sont habituées aux multitudes de couleurs et d’aspects ainsi qu’aux tenues parfaites et à l’efficacité d’application des rouges à lèvres, fards et mascaras.
Il ne s’agit donc pas de renier toutes les avancées et les innovations, mais de s’en servir pour obtenir des produits à la hauteur des attentes des utilisatrices. C’est la raison pour laquelle Élodie Carpentier a mis tout son savoir en biotechnologie au service de son objectif : proposer du maquillage possédant une tenue, une texture et une teinte exceptionnelles. Sa technique a d’ailleurs été brevetée et récompensée au concours Cosm’Éthique de Cosmebio.
Une réponse aux enjeux environnementaux de la cosmétique
Mais les technologies sont des outils qui ne doivent pas nuire. Les enjeux environnementaux sont trop importants pour continuer à procéder comme la plupart des entreprises le font aujourd’hui. Par conséquent, les produits du Rouge Français sont biologiques et certifiés Cosmos Organic par Ecocert et Cosmebio. Il s’agit du plus haut degré de certification Cosmos : 95% des ingrédients sont d’origine naturelle et bio lorsqu’ils peuvent l’être.
De plus, la marque a adopté un modèle qui participe à restaurer l’équilibre environnemental : l’économie régénératrice. Cela signifie qu’elle s’inspire du vivant pour favoriser la diversité. Ainsi :
- elle s’associe à l’ONG Yagasu afin de replanter les mangroves à Sumatra ;
- les plantes sont cultivées en France ou sont endémiques pour une moindre pollution liée au transport et aux traitements contre les insectes ou les maladies ;
- elle produit des emballages entièrement recyclables avec des tubes de rouges à lèvres biosourcés et rechargeables, des flacons en verre pur et des cartons issus de forêts écogérées.
Des produits qui respectent tous les habitants de la planète
Cette protection de la nature passe bien entendu par le respect des humains et des animaux.
Toutes les substances des produits cosmétiques du Rouge Français sont saines et conçues comme si elles devaient être ingérées, ce qui est d’ailleurs involontairement vrai pour les rouges à lèvres. Outre les pigments, les autres ingrédients nécessaires à la texture, à l’aspect et à la conservation du maquillage sont exclusivement végétaux. C’est le cas pour les beurres, les huiles et les cires grâce au karité, riz, candelilla, carnauba, jojoba, abricot, etc., les hydrolats provenant de la camomille ou du ricin ainsi que les acides de fruits.
De surcroît, la maison de cosmétique est labellisée vegan et cruelty free. Autrement dit, il n’y a aucune trace de produits animaux ou issus de leur exploitation et aucun test n’a été réalisé sur eux que ce soit au sujet de l’article fini ou de chaque ingrédient pris séparément. Ceci n’est en effet pas le cas pour la majorité des maquillages rencontrés. Les raisons résident dans le prix moins élevé des matières premières animales et dans l’image luxueuse que certaines substances véhiculent comme celles de la ruche ou le lait d’ânesse.
Le premier problème de l’utilisation de produits animaux demeure bien sûr dans le bien-être animal et dans le respect pour sa vie, mais également dans la préservation des écosystèmes. Car qui dit exploitation animale dit bien souvent élevage intensif, mise en danger d’espèces en voie d’extinction, surpêche, etc. Ensuite, même si une loi européenne interdit les tests sur les animaux, elle n’est valable que sur les produits finis. Certains ingrédients peuvent donc provenir de pays où la pratique est autorisée. Le Rouge Français remplace ainsi habilement la cire d’abeille par des cires végétales ainsi que le squalane et le lait par des huiles.
L’entreprise parvient donc à puiser dans l’incroyable fond culturel des différentes civilisations ainsi qu’à allier luxe et clean beauty pour des produits qui répondent aux exigences actuelles des femmes du monde entier.